Rue du Colibri - Vêtements adaptés aux Patients

Angeline et Lucie, co-fondatrice de Rue du Colibri, répondent à nos questions ! Pendant sa bataille contre le cancer, Angeline a eu l’idée de créer des vêtements et des accessoires pour améliorer le quotidien des personnes malades. Avec son amie Lucie, elles ont lancé leur entreprise sociale et solidaire, Rue du Colibri.

Sommaire

Qu’est-ce que Rue du Colibri ?
Comment vous êtes-vous lancées dans ce projet ?
Comment le service améliore-t-il le quotidien des patients ?
Comment impliquez-vous les patients et les professionnels de la santé dans la création de vos produits ?
En quoi cette collaboration est-elle importante pour vous ?
Quelles sont les prochaines étapes pour Rue du Colibri ? Vos projets pour 2024 ?
Une anecdote à partager ?

Qu’est-ce que Rue du Colibri ?

Rue du Colibri est une entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire qui a pour mission d’améliorer la qualité de vie dans des étapes compliquées. La société conçoit et commercialise des vêtements et accessoires textiles qui apportent confort et praticité dans ces moments de vie, tout en étant esthétiques pour préserver image et estime de soi.

Comment vous êtes-vous lancées dans ce projet ?

Peu après notre rencontre dans un cursus de formation, nous, Angeline et Lucie, cofondatrices de Rue du Colibri, avons décidé de nous lancer ensemble dans une aventure entrepreneuriale. Nous nous sommes en effet découvert de très grandes complémentarités en termes de compétences, des valeurs communes et la même envie de nous engager dans un projet plein de sens, après des parcours professionnels classiques qui ne correspondaient plus à nos aspirations.

Peu après notre rencontre dans un cursus de formation, nous, Angeline et Lucie, cofondatrices de Rue du Colibri, avons décidé de nous lancer ensemble dans une aventure entrepreneuriale. Nous nous sommes en effet découvert de très grandes complémentarités en termes de compétences, des valeurs communes et la même envie de nous engager dans un projet plein de sens, après des parcours professionnels classiques qui ne correspondaient plus à nos aspirations.

C’est alors qu’Angeline a été diagnostiquée d’un cancer et qu’elle a démarré un protocole de traitement. Au lendemain d’une séance de chimio, elle appelle Lucie pour lui dire ce qu’elle vit et partager une idée de projet : des vêtements apportant une solution au froid et à la perte d’intimité qu’elle ressentait. Ainsi est née Rue du Colibri.

Comment le service améliore-t-il le quotidien des patients ?

Tous nos produits sont conçus pour agir sur les différents niveaux de bien-être ressenti par le patient :

physique, avec des matières douces et confortables, ainsi que des systèmes qui adoucissent l’expérience du patient, en soins ou dans sa vie quotidienne ;

psychologique, en allégeant sa charge mentale (simplicité et praticité) et en préservant son intimité et sa dignité ;

social, par l’image « normale » véhiculée par nos produits et le fait qu’ils dissimulent les signes de maladie, supprimant la stigmatisation et permettant le maintien de relations avec son entourage.

physique, avec des matières douces et confortables, ainsi que des systèmes qui adoucissent l’expérience du patient, en soins ou dans sa vie quotidienne ;

psychologique, en allégeant sa charge mentale (simplicité et praticité) et en préservant son intimité et sa dignité ;

social, par l’image « normale » véhiculée par nos produits et le fait qu’ils dissimulent les signes de maladie, supprimant la stigmatisation et permettant le maintien de relations avec son entourage.

Nos vêtements qui s’ouvrent sur le haut du thorax permettent ainsi :

de préserver l’intimité du patient à la pose de la perfusion (on ne découvre que ce qui est nécessaire) puis pendant toute la séance (vêtement complètement refermé autour des tubes qui passent entre deux boutons-pression) ;

de garder la chaleur en restant intégralement couvert ;

de ne pas se poser de question sur comment s’habiller les jours de perfusion.

de préserver l’intimité du patient à la pose de la perfusion (on ne découvre que ce qui est nécessaire) puis pendant toute la séance (vêtement complètement refermé autour des tubes qui passent entre deux boutons-pression) ;

de garder la chaleur en restant intégralement couvert ;

de ne pas se poser de question sur comment s’habiller les jours de perfusion.

Nos vêtements simplifient l’habillage en cas de mobilité réduite et :

redonnent de l’autonomie en cas d’invalidité d’un bras (blessure, suite d’opération, handicap) et de difficultés à lever les bras, grâce à leur encolure élargie ;

facilitent le travail de l’aidant quand il habille le patient ou résident en réduisant les manipulations des bras.

Nos manchons protègent et cachent les systèmes de soins dans les bras :

un cathéter pour recevoir des perfusions répétées, qui pourrait sinon s’accrocher et s’arracher, ainsi que le pansement associé à l’endroit où le tube entre dans le corps, qui doit rester bien hermétique et donc éviter de subir frottement et décollement ;

un capteur de glycémie, qui risque également accrochage et arrachement ;

une fistule artérioveineuse, qui ne doit pas subir de blessure et saignement ni être exposée au soleil.

un cathéter pour recevoir des perfusions répétées, qui pourrait sinon s’accrocher et s’arracher, ainsi que le pansement associé à l’endroit où le tube entre dans le corps, qui doit rester bien hermétique et donc éviter de subir frottement et décollement ;

un capteur de glycémie, qui risque également accrochage et arrachement ;

une fistule artérioveineuse, qui ne doit pas subir de blessure et saignement ni être exposée au soleil.

Quant à notre nouveau produit en cours de lancement, le Serenity Jean, sa taille s’ajuste à celle du ventre qui peut gonfler dans la journée (en cas d’endométriose ou de troubles digestifs). Il n’applique ainsi pas de pression sur la zone douloureuse, tout en permettant de rester habillée, sans avoir à déboutonner son pantalon et reste le ventre à l’air.

Comment impliquez-vous les patients et les professionnels de la santé dans la création de vos produits ?

Les patients sont à l’origine de tous nos produits. C’est leur retour d’expérience et des problématiques qu’ils vivent qui initie le cycle de développement d’un nouveau produit. Nous collectons ces informations auprès de plusieurs patients, au cours d’entretiens, de phases d’observation, et à travers des questionnaires. Nous interrogeons en parallèle les personnes qui s’occupent des patients (professionnels de santé, aidants) pour connaître leurs difficultés et leurs besoins.

A partir de ces informations, nous imaginons un produit qui pourrait apporter une solution satisfaisante. Nous travaillons ensuite avec des stylistes modélistes pour passer de l’idée théorique à un prototype qui tienne compte des contraintes techniques d’un vêtement et de sa confection, tout en restant le plus proche possible des habits du quotidien afin de donner une image normale si importante pour la confiance en soi.

En quoi cette collaboration est-elle importante pour vous ?

En plus de toutes les difficultés que lui fait vivre sa maladie et ses traitements, un patient se trouve souvent confronté à la complexité de trouver des solutions qui améliorent sa situation et, une fois identifiées, de les financer.

La collaboration des offreurs de solution entre eux nous paraît donc essentiel pour simplifier la vie du patient.

En s’adressant à la Cagnotte des Proches, le patient trouvera les produits qui peuvent l’aider, grâce aux informations que les équipes de La Cagnotte des Proches auront cherchées et mises à sa disposition.

En passant par Rue du Colibri, le patient trouvera les produits qui peuvent l’aider. En découvrant l’information sur la Cagnotte des Proches, il identifiera également un moyen de financer ses achats.

Quel que soit le point d’entrée, le patient trouve ainsi les informations utiles et pertinentes en un même endroit, sans avoir à faire des recherches interminables.

J'ouvre une cagnotte

Quelles sont les prochaines étapes pour Rue du Colibri ? Vos projets pour 2024 ?

Nous poursuivons notre mission d’apporter de nouvelles solutions avec le lancement de nouveaux produits.

A la suite d’une campagne de crowdfunding qui vient de se terminer, nous allons lancer une première fabrication du Serenity Jean, à destination des endogirls ou personnes souffrant de troubles digestifs. Sa commercialisation démarrera en avril prochain.

Un autre produit est en fin de développement.

Nous avons en tête d’autres produits à concevoir, dont certains pourraient aller vite et d’autres nécessiteront des études terrain approfondies, sur des nouvelles problématiques.

En dehors du développement de produits, nous travaillons à l’amélioration de notre impact environnemental. Après la mise en place d’un service de location, nous réfléchissons ainsi à une offre de seconde main. Nous essayons en effet de trouver des solutions à des situations incompatibles :

celle des patients d’un côté, que la maladie et ses traitements impactent financièrement, avec une double peine : baisse de revenus et augmentation des dépenses non prises en charge (les thérapies complémentaires) ;

celle de la planète de l’autre, qui nécessite pour sa survie un changement des comportements de consommation. Continuer à produire en Asie des vêtements non durables ne nous paraît pas une approche responsable. Or produire en Europe résulte dans un coût plus élevé, que les patients n’ont pas nécessairement les moyens de prendre en charge.

D’où notre recherche de compromis qui ménagent ces deux réalités.

celle des patients d’un côté, que la maladie et ses traitements impactent financièrement, avec une double peine : baisse de revenus et augmentation des dépenses non prises en charge (les thérapies complémentaires) ;

celle de la planète de l’autre, qui nécessite pour sa survie un changement des comportements de consommation. Continuer à produire en Asie des vêtements non durables ne nous paraît pas une approche responsable. Or produire en Europe résulte dans un coût plus élevé, que les patients n’ont pas nécessairement les moyens de prendre en charge.

D’où notre recherche de compromis qui ménagent ces deux réalités.

Enfin, nous aimerions contribuer, à notre modeste niveau, à la transformation de la prise en charge de la maladie en France, sur deux axes.

Le premier est l’inclusion :

en sensibilisant le grand public à la maladie : l’objectif n’est évidemment pas de générer de l’angoisse mais de créer un minimum de vigilance pour que chacun devienne un vrai acteur de sa santé, aussi bien en matière de prévention que de réaction appropriée face à des symptômes (pour un diagnostic précoce) et pendant les traitements (prendre soin de soi) ;

en permettant, à travers cette conscientisation, de mieux appréhender le vécu des personnes malades et d’ajuster le regard que l’on porte sur elles et les attentes que l’on a d’elles (un congé menstruel par exemple) ;

en luttant contre l’auto-exclusion des personnes malades, par le maintien de leur confiance en elles auquel contribuent nos vêtements par exemple, qui les aide à garder des relations sociales.

en sensibilisant le grand public à la maladie : l’objectif n’est évidemment pas de générer de l’angoisse mais de créer un minimum de vigilance pour que chacun devienne un vrai acteur de sa santé, aussi bien en matière de prévention que de réaction appropriée face à des symptômes (pour un diagnostic précoce) et pendant les traitements (prendre soin de soi) ;

en permettant, à travers cette conscientisation, de mieux appréhender le vécu des personnes malades et d’ajuster le regard que l’on porte sur elles et les attentes que l’on a d’elles (un congé menstruel par exemple) ;

en luttant contre l’auto-exclusion des personnes malades, par le maintien de leur confiance en elles auquel contribuent nos vêtements par exemple, qui les aide à garder des relations sociales.

Le deuxième axe est le système de santé. Nous sommes convaincues de l’efficience d’une approche holistique de la médecine, incluant non seulement les traitements conventionnels mais également des thérapies complémentaires, venant booster le potentiel d’auto-guérison du corps humain et réduire les besoins en médicaments ou autres interventions médicales.

Nos solutions s’inscrivent dans ces médecines douces, et nous cherchons à le démontrer par une approche scientifique. Une première étude sur nos produits a été réalisée en 2023 par une équipe de recherche qui donnera lieu, nous l’espérons, à une publication en 2024. Nous souhaiterions poursuivre cette démarche avec d’autres études, pour une reconnaissance de l’impact de tels produits.

Une anecdote à partager ?

En visitant un service d’oncopédiatrie, je m’apprête à présenter en détail le tee-shirt adapté aux perfusions et là, une infirmière l’interrompt et me dit. « On le connait bien votre vêtement car il a sauvé la chimio d’un de nos jeunes patients. » Elle m’en explique alors la raison.

Quand cet enfant arrivait à l’hôpital pour recevoir ses traitements, il ne supportait pas qu’on le déshabille. Il se débattait et criait rendant le travail de l’infirmière très compliqué. A partir du jour où il a porté notre vêtement, ses séances se sont apaisées. Plus besoin de le déshabiller, il suffisait d’ouvrir quelques boutons en haut du vêtement pour accéder à son cathéter, poser la perfusion puis fermer les boutons-pression. Sans atteinte à son intégrité, il acceptait avec sérénité les séances de chimio.

C’est dans ces moments-là que ce que l’on fait prend tout son sens et qu’on ressent un bel alignement.