Annoncer une maladie grave à son employeur est une étape délicate et souvent redoutée par un salarié(e). En effet, l’annonce d’une pathologie telle que le cancer, une maladie chronique ou un AVC peut entraîner du stress et de la culpabilité. Les raisons sont souvent la peur d’être discriminé, d’être jugé moins compétent ou moins performant et de compromettre sa carrière professionnelle.
Dans ce guide, vous trouverez des conseils pour informer votre employeur d’une maladie grave, ainsi que des informations sur vos droits et les aides possibles.
Le meilleur moment pour l’annonce
Vous vous demandez comment annoncer à votre patron que vous avez une maladie grave ? Il n’y a pas de règles pour trouver le bon moment. Tout dépend de votre situation. Toutefois, certains facteurs sont à prendre en compte, tels que :
- votre pathologie et son évolution ;
- l’impact sur votre capacité à travailler ;
- votre contrat de travail (CDI, CDD, période d’essai) ;
- la relation que vous avez avec votre employeur et vos collègues ;
- votre besoin de confidentialité, ainsi que votre ressenti.
Dans le cadre du secret médical, sachez que vous êtes libre de révéler ou non le diagnostic à votre employeur. C’est donc vous qui décidez de communiquer cette information privée. Dans tous les cas, vous devrez envoyer un arrêt-maladie à votre hiérarchie sous 48 heures. C’est le seul document qui justifie une absence au travail de manière légale.
Si vous vous sentez prêt·e, n’hésitez pas à vous charger de l’annonce de votre maladie grave à votre direction dès que possible, notamment si vous devez vous absenter souvent pour des soins ou des traitements. Cela lui permettra de mieux organiser le service et de dissiper les malentendus.
Les moyens de communication
Il existe plusieurs moyens de communiquer cette mauvaise nouvelle sur votre état de santé à votre employeur, tels que :
- Le courrier : il garde une trace de votre annonce, mais peut être perçu comme impersonnel. La lettre comporte des informations importantes, par exemple la pathologie, la durée de l’arrêt de travail, une demande d’aménagement de poste ou de mi-temps thérapeutique.
- L’e-mail : c’est un moyen simple et pratique. Il permet également de garder une trace écrite. Le texte contiendra les mêmes informations que le courrier.
- Le SMS : même s’il est informel, ce petit message est bien utile pour prévenir votre responsable en cas d’imprévu ou d’urgence. Votre SMS sera court et devra indiquer la raison de l’absence et sa durée. Il est préférable de compléter votre message d’un courrier ou d’un email.
- Le face-à-face : pourquoi demander un entretien avec votre employeur ? Le dialogue direct crée un lien de confiance : cela vous permet de bien expliquer votre situation et d’aborder avec lui toutes les questions pertinentes. Toutefois, ce face-à-face peut également être stressant ou émotionnel. De ce fait, une personne de confiance peut vous accompagner, si vous le souhaitez (proche, collègue, représentant du personnel, etc.).
Se préparer à annoncer une pathologie grave à son employeur
Avant d’annoncer une maladie grave à votre employeur, il est important de vous préparer et de vous renseigner sur certains points, notamment :
- vos droits et obligations ;
- les spécificités de votre contrat de travail et de la convention collective de votre entreprise ;
- état psychologique : préparez-vous mentalement à faire l’annonce. La révélation d’une maladie grave est un moment émotionnellement intense.
- votre interlocuteur : identifiez la personne à qui vous allez annoncer votre maladie (employeur direct, DRH, médecin du travail) et anticipez sa réaction et ses questions.
Lire aussi : “Quels sont les bénéfices des thérapies support au cancer ?”
S’informer sur ses droits
Annoncer votre maladie à votre employeur vous permet de faire valoir vos droits. En effet, certaines mesures protègent et accompagnent les salariés touchés par une pathologie grave. Voici les dispositifs les plus courants :
- Affection de longue durée (ALD 100 %) : c’est une prise en charge avec un meilleur remboursement des traitements et des soins par la Sécurité Sociale. Ce dispositif permet aux salariés de mieux gérer leur santé tout en continuant à travailler.
- Arrêt de travail : pendant votre absence au travail, l’Assurance maladie vous verse des indemnités journalières. Ce revenu de remplacement peut éventuellement être complété par votre employeur.
- Aménagement de poste : il est possible d’adapter votre activité pour préserver votre santé (conditions de travail, horaires, tâches, etc.). Toutefois, cet aménagement doit être validé par le médecin du travail.
- Temps partiel thérapeutique : il vous permet de reprendre progressivement votre activité professionnelle suite à un arrêt maladie. Ce temps partiel est prescrit par votre médecin traitant. La durée et le pourcentage du temps de travail préconisés y sont notés. Ensuite, l’ordonnance doit être validée par le médecin-conseil de la Sécurité sociale et votre employeur.
- Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) : ce dispositif aide les patients atteints par une maladie invalidante. Pour obtenir la RQTH, il faut adresser son dossier à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Celle-ci évaluera votre situation et rendra sa décision. La RQTH est valable de 1 à 10 ans et est renouvelable.
- Protection contre le licenciement : vous pensez que votre patron vous a licencié injustement alors que vous êtes atteint d’une grave maladie ? Vous pouvez saisir le Conseil de prud’hommes. Si le motif est effectivement non justifié, le licenciement pourra être annulé avec réintégration dans l’entreprise ou mener à des dommages et intérêts.
Pour en savoir plus sur vos droits et vos obligations, vous pouvez consulter le site du ministère du Travail (travail-emploi.gouv.fr). Il est également judicieux de contacter un syndicat, une association ou un avocat spécialisé par exemple.
Se faire accompagner par des professionnels
Annoncer sa maladie à son employeur est une démarche qui peut s’avérer complexe et émotionnelle. De ce fait, vous pouvez vous faire accompagner par des professionnels de la santé ou non qui peuvent vous soutenir, vous conseiller ou vous défendre. On peut notamment citer les professionnels suivants :
- Assistante sociale : elle vous accompagne pour faire face aux conséquences de votre maladie. Elle vous informe sur vos droits et vous aide dans vos démarches.
- Médecin du travail : il évalue votre aptitude au travail. Ainsi, il a la possibilité de proposer des aménagements de poste.
- Psychologue : il vous aide à faire face aux défis émotionnels posés par votre maladie. Il vous offrira un soutien psychologique précieux dans la gestion de vos émotions, le renforcement de votre estime de soi et saura vous orienter vers des thérapies adaptées à vos besoins.
- Assistante sociale : elle vous accompagne pour faire face aux conséquences de votre maladie. Elle vous informe sur vos droits et vous aide dans vos démarches.
- Médecin du travail : il évalue votre aptitude au travail. Ainsi, il a la possibilité de proposer des aménagements de poste.
- Psychologue : il vous aide à faire face aux défis émotionnels posés par votre maladie. Il vous offrira un soutien psychologique précieux dans la gestion de vos émotions, le renforcement de votre estime de soi et saura vous orienter vers des thérapies adaptées à vos besoins.
- Syndicat : il vous représente en cas de conflit avec votre employeur. Il pourra vous défendre et veillera à ce que vos droits soient respectés.
- Avocat : si vous avez besoin d’une assistance juridique, vous pouvez faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail. Il vous informe sur les démarches à suivre et les recours possibles.
Maintenir le contact avec son employeur
Maintenir un contact actif avec l’employeur après l’annonce d’une maladie grave est crucial pour préserver son poste dans l’entreprise et faciliter le retour au travail. Pour cela, vous pouvez :
- le tenir au courant de l’évolution de votre santé ;
- lui faire part de vos difficultés ou besoins ;
- demander des nouvelles de vos collègues, des clients et des projets en cours ;
- proposer des solutions pour assurer la continuité du travail ;
- exprimer votre confiance ou votre motivation.
Préparer des demandes spécifiques
Lorsque vous communiquez votre maladie grave à votre employeur, cela va au-delà du simple partage d’informations. Vous pouvez notamment faire des demandes spécifiques pour adapter votre poste à votre état de santé. Pour cela, vous devrez :
- identifier vos besoins (aménagement de poste, temps partiel thérapeutique, formation, changement de service, reconversion professionnelle, etc.) ;
- justifier vos demandes : en quoi sont-elles nécessaires ?
- négocier avec votre employeur et trouver un accord.
Lire aussi : “15 messages de réconfort pour un malade”
Témoignages de salariés touchés par une maladie grave
lopinion.fr a publié le témoignage de Vincent Vigneau atteint d’un cancer. Ce dernier partage son parcours face à sa maladie. Il a pris la décision difficile de révéler son cancer à sa famille et à son entourage professionnel. Lire son témoignage : “Pourquoi j’ai décidé de révéler mon cancer sur mon lieu de travail”.
Un article sur huffingtonpost.fr relate la prise de parole de Marie Terray, atteinte d’un cancer du sein à l’âge de 39 ans. Cette mère de famille courageuse raconte son expérience. Lire son témoignage : “À l’annonce de mon cancer, ce que j’aurais aimé que l’on me dise”.
Ouvrir une cagnotte solidaire
Un proche ou un collègue est atteint d’une maladie grave et vous voulez lui témoigner votre solidarité ? N’hésitez pas à ouvrir une cagnotte en ligne solidaire et à inviter vos contacts à y participer.
Vous pouvez créer une cagnotte sur La Cagnotte des Proches et collectez des fonds pour financer les besoins d’une personne malade, tels que des soins, du matériel ou un projet personnel. C’est une plateforme sécurisée, gratuite et facile à utiliser.
Vous pouvez également ouvrir une cagnotte pour soutenir une association qui accompagne les malades et leurs familles.
Sources : service-public.fr / ameli.fr / e-cancer.fr
