Maïwenn est en rémission d’un cancer du sein. Dans ce témoignage, elle revient sur l’annonce du diagnostic, l’importance de son entourage dans son combat, l’impact que la cagnotte a eu sur son quotidien et comment elle souhaite, aujourd’hui, aider l’une de ses amies face à la maladie.
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Maïwenn et je suis formatrice et coach auprès de managers et dirigeant·e·s d’associations et de PME. Je suis bretonne, 100% pur beurre ! Maman solo de 2 enfants, j’ai autour de moi une grande famille plutôt merveilleuse.
Je suis membre du collectif fondateur d’une coopérative lumineuse à Rennes (la coopérative funéraire), et administratrice d’une association géniale (Benenova Rennes). Je crois que contribuer à la raison d’être de structures comme celles-ci est tout simplement devenu vital pour moi.
Pourquoi avez-vous bénéficié d’une cagnotte il y a 3 ans ?
Le 1er octobre 2019, on me diagnostique un cancer du sein. J’ai 37 ans, mes enfants en ont 5 et 8. On a tous peur que je meure.
Je viens de créer, 2 mois plus tôt, une entreprise avec des associé·e·s, et j’ai désormais le statut de dirigeante non salariée. Je ne le sais pas encore au moment de l’annonce, mais ce petit détail est loin d’en être un. J’apprends dans les semaines qui suivent qu’il faut avoir cotisé 1 an au régime des travailleur·se·s indépendant·e·s, pour pouvoir percevoir des indemnités journalières.
Je me retrouve donc avec 2 enfants, en arrêt maladie, avec O€ d’indemnités. En plus de la bataille qui se joue à l’intérieur entre la chimiothérapie et les cellules cancéreuses, j’en mène une autre avec la sécurité sociale…
J’obtiendrai gain de cause au bout de 7 semaines, grâce au soutien extraordinaire de la médiatrice de la CPAM. Mais cela est venu décupler le stress lié au diagnostic de cancer.
Au beau milieu de la tourmente, je reçois une belle surprise un matin : ma sœur aînée m’annonce qu’elle a créé une cagnotte pour prendre soin de moi. C’est un immense soulagement. J’ai une soupape de trésorerie qui tombe littéralement de nulle part… ou plutôt de l’élan et de l’amour de mes proches.
Qu’est-ce que la cagnotte vous a apporté ?
Aujourd’hui, je peux dire avec plus de justesse ce qui m’a aidé lors de l’annonce de cette maladie : être entourée, me sentir aimée, soutenue, portée, avoir du relais pour le quotidien…
A l’époque, les proches me disent qu’ils sont là , qu’il suffit que je demande de l’aide pour qu’ils accourent. C’est gentil… mais pas toujours simple à faire pour moi. La cagnotte joue alors un rôle de “chaudoudou” entre eux et moi. Elle me soulage et m’apaise. Mon stress lié à ma précarité financière diminue.
Au fil des jours, je découvre que soigner un cancer implique d’avoir recours à la médecine ET à des soins de supports. Les traitements invasifs nécessitent de revisiter tout l’attirail de ma salle de bain et de ma pharmacie. Mon corps est si fragile qu’il ne tolère que certaines crèmes ou produits. J’apprends aussi que les effets des traitements peuvent être atténués par le recours à des médecines alternatives, mais que ces soins ne sont pas remboursés.
Et puis vivre la traversée d’un cancer est une épreuve psychologique redoutable… prendre soin de soi, c’est aussi œuvrer pour se sentir mieux au quotidien. Pour moi, ça passe par choisir un livre ou une paire de boucles d’oreille, consulter une psy régulièrement, aller prendre un thé avec des amis, chausser une paire de baskets confortables pour aller marcher au bord du canal…
Comment allez-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je continue à guérir. Je me sens bien et je reste aussi sur le qui-vive à chaque fois que je passe des examens de contrôle. C’est un excellent reminder qui m’amène à me demander tous les jours : “à quoi je décide de passer mon temps (de vie) ?”
Aujourd’hui, vous vous retrouvez en situation d’aidante, pour qui ouvrez-vous une cagnotte ?
Aujourd’hui, c’est au tour d’une amie de faire face à un cancer. Alors les souvenirs remontent, et je me dis que la cagnotte a toute sa place dans ces premières semaines de diagnostic et d’examens médicaux complémentaires.
Pourquoi avoir choisi La Cagnotte des Proches ?
Je choisis La Cagnotte des Proches parce que la coopérative dont je suis membre travaille avec eux… et que j’apprécie le côté “humain-derrière-le-digital”, le fait qu’ils prennent le temps d’appeler, et aussi qu’ils fonctionnent avec un système de pourboire.
Que va financer la cagnotte ?
La cagnotte va financer des soins et compléments alimentaires prescrits par un médecin, mais non remboursés, des moments de respiration pour que mon amie prenne soin d’elle.
Lire aussi : Que sont devenus nos cagnotteurs ?
Qui es-tu ?
Je m’appelle Manon Balta, j’ai 31 ans, et je suis originaire d’un village à côté du Mans dans la Sarthe.
Quel métier avais-tu envie de faire quand tu étais petite ?
Comme beaucoup d’enfants, j’ai voulu faire tous les métiers : prof de sport, policière scientifique, maquilleuse professionnelle, dessinatrice, socio-esthéticienne, infographiste…
Quel est ton poste chez La Cagnotte des Proches ? En quoi ça consiste ?
Infographiste et webdesigner de métier, je gère le “studio créatif” de La Cagnotte des Proches. Ma mission est double, d’une part je m’occupe de créer tous les supports visuels de l’entreprise et de mettre en forme le site web en veillant à bien respecter notre charte graphique et la plateforme de marque. Les fondateurs ont beaucoup travaillé pour créer une marque forte et je m’assure donc à ce que toute notre ‘créa’ soit alignée avec les valeurs de La Cagnotte des Proches.
Je m’occupe aussi de la digitalisation des cagnottes. Un gros travail est effectué chaque jour pour retoucher les images des cagnottes quand il y a lieu, et veiller à ce qu’elles soient de qualité. Notre studio propose de créer également des affiches, des flyers et des vidéos pour aider les cagnotteurs à communiquer sur leur cagnotte.
Quel a été ton parcours avant La Cagnotte des Proches ?
J’ai un parcours un peu atypique. Après un Bac S et une Préparation Militaire Marine, j’ai fait un BTS esthétique, puis je suis partie comme jeune fille au pair aux Etats-Unis. Je suis restée 6 ans avec 2 familles américaines dont l’une qui avait 2 petites filles en situation de handicap mental.
J’ai repris des études de Graphisme à New York avant de rentrer en France pour finir mon Bachelor à Aix-en-Provence. C’est en cherchant une alternance pour ma dernière année d’études, que j’ai postulé pour La Cagnotte des Proches. J’ai la chance depuis 3 ans de travailler au sein de cette entreprise humaine et qui “fait le bien autour de soi”.
Ce qui te plaît dans ton job aujourd’hui ?
Tout me plaît. Je n’aime pas la routine et au sein de La Cagnotte des Proches il n’y en a pas ! Je suis ravie de pouvoir exercer mon métier d’infographiste tout en accompagnant des patients et des familles qui en ont besoin. C’est motivant et c’est très gratifiant.
On te voit aussi dans certaines vidéos du site et tu passes très bien. Préfères-tu être devant ou derrière la caméra ?
Parler devant une caméra est un exercice extrêmement difficile pour moi car je suis de nature anxieuse, timide et je perds mes mots. Je dois refaire les prises des dizaines de fois… Cependant j’aime beaucoup être derrière la caméra et réaliser le montage de la vidéo.
Qu’aimes-tu faire en dehors de ton travail ? Tes hobbies ?
J’aime beaucoup le sport : course, nage, vélo, foot, etc. Je suis aussi quelqu’un de manuel (couture, dessin, peinture…) et je suis passionnée de voyages, de photographie et de cuisine. En voyage, j’adore découvrir de nouveaux plats, apprendre à les cuisiner et surtout les manger !
Parmi les valeurs de La Cagnotte des Proches, quelle est celle qui t’inspire le plus et pourquoi ?
L’entraide. Je pense que si cette valeur était appliquée par tous, le monde serait meilleur.
Quelles sont les histoires qui t’ont particulièrement touchées ?
Il y en a plein… Les histoires concernant les enfants me touchent particulièrement. J’ai une pensée pour Ethan et sa famille, atteint d’une leucémie, qui vient de faire une rechute. J’espère de tout mon cœur qu’il vaincra cette maladie et réalisera ses rêves. J’ai une pensée aussi pour Ludovic, un papa courageux qui a perdu son petit garçon Joseph, d’une leucémie. Et puis je suis admirative devant tous ces enfants en situation de handicap (Louise, Lino, Lou, Jade, Aisling, Elise…) et leurs parents qui se battent chaque jour pour améliorer leur quotidien et rendre la vie de leur enfant la plus agréable possible.
Penses-tu que La Cagnotte des Proches puisse jouer un rôle dans la société actuelle ? Si oui, quel est-il ?
OUI ! Quand je lis les témoignages et les avis que nous laissent les familles qui ont ouvert une cagnotte chez nous, je ne peux pas imaginer un monde sans La Cagnotte des Proches. De nombreuses familles ont vu leur vie changée grâce à leur cagnotte et notre accompagnement : financement des restes à charge, d’équipements adaptés, d’obsèques…
Comment vois-tu l’évolution de la start up dans les 5 prochaines années ?
Nous sommes bien partis pour continuer à grandir. Je nous souhaite d’être de plus en plus connus, d’avoir de plus en plus de cagnottes, et de plus en plus de familles à aider, afin que La Cagnotte des Proches soit une plateforme de référence dans le monde des cagnottes en ligne solidaires. Nous avons encore une belle marge de progression…
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